Le burn-out est un terme de plus en plus présent dans la vie professionnelle. Beaucoup se demande s’il ne s’agirait pas du mal de notre siècle au vu du nombre d’épuisement professionnel recensés ces dernières années. Mais à quoi est-il lié? Comment le reconnait-on? Et surtout que sont les symptômes et comment faire pour aller mieux lorsque le burn-out nous envahit?
Littéralement “burn-out” signifie “se consumer”. Il n’est pas anodin que la langue française est conservée un terme anglais, très explicite. On peut donner comme exemple celui d’un ordinateur qui “grille”, comme s’il y avait quelque chose à l’intérieur qui avait trop chauffé, qui était en surmenage et dont nous n’avons pas suffisamment prêté attention.
Le burn-out c’est donc bien être un surmenage, un épuisement professionnel. Ce terme est presque uniquement apparenté au domaine du travail, contrairement à la dépression par exemple. Les deux termes se recoupent mais la dépression n’est pas liée uniquement au travail, même si ce dernier peut être un facteur aggravant.
Le burn-out survient à la suite de situations générant un stress important. Attention, c’est bien parce que ces situations stressantes sont chroniques et répétées au travail que l’environnement est propice à l’apparition d’un burn-out.
En effet, lorsqu’une situation de stress surgit, notre corps passe en mode “survie”, ce qui est naturel. Cependant, si ces situations se reproduisent régulièrement dans le temps alors le corps intègre rapidement qu’il doit être en alerte de manière plus régulière. A force d’être dans cet état de danger, d’alerte permanente, l’énergie de la personne est redirigée pour gérer cet état, et petit à petit le corps s’épuise. Ainsi, la fatigue s’installe graduellement, puis l’épuisement physique prend racine et finalement le moral est impacté, jusqu’à l’apparition d’un état d’épuisement total. Autrement dit, les batteries sont vide, “burn out”, on a tout consumé.
A l’inverse d’une maladie comme le rhume, le burn-out ne s’attrape pas. C’est un processus plus ou moins long.
Si on ne s’écoute pas suffisamment, si on se laisse submerger rapidement par son environnement, on s’oublie. Dès lors nous ne prêtons plus attention aux signaux envoyés par notre corps. Mais il ne fait pas oublier que lui sait!
Ainsi, si nous n’écoutons pas suffisamment notre corps mais aussi notre psychisme (très malins et intelligents pour nous faire comprendre les choses), ils vont finir pas nous le faire savoir par la force : le burn-out.
La finalité est d’être obligé (en quelque sorte) d’écouter son corps, car le burn-out oblige à se mettre en arrêt maladie, de faire un retour à soi pour comprendre ce qu’il s’est produit.
De manière concrète, chaque burn-out est différent en fonction de la personne. Son apparition peut être très lente comme très rapide et les symptômes varient d’un individu à un autre. Cependant, le point commun à tous les burn-out reste le “j’étais au bout, je n’y arrivais plus”, “j’ai craqué”, “je me suis oublié”, …
Certaines difficultés présentent dans notre société actuelle sont des éléments importants à la présence mais aussi à la multiplication du burn-out.
L’hyperconnectivité : les nouvelles technologies ont envie tous les espaces. Elles présentent de nombreux avantages mais aussi beaucoup d’inconvénients et notamment celui de ne jamais “couper”.
Nombreux sont les patients qui disent être toujours en “mode travail” même lorsqu’ils sont chez eux, en week-end, en vacances… En conséquence, le cerveau et le corps ne peuvent pas se ressourcer, se régénérer face au travail à rendre lundi, la réponse au e-mail d’un client, ….
On ne déconnecte pas et notre corps ainsi que notre psychisme en garde une trace. Il faut apprendre à se détacher de cette hyperconnectivité. Ce qui compte réellement, c’est l’instant présent, celui que vous vivez et non pas celui de demain ou de la semaine prochaine et encore moins celui d’hier ou de ce que vous avez peut être oublié de faire. Le travail peut attendre le lendemain, le client peut attendre lundi matin pour avoir une réponse à son e-mail et vous vous pouvez vous accorder du temps pour vous et votre famille.
En apprenant à couper des moyens de communication, des réseaux sociaux, vous fournissez à votre corps et à votre esprit un instant de tranquillité, une connexion avec vous même, un retour à soi.
L’hyperactivité : dans notre monde actuel l’hyperactivité est de plus en plus valorisée. Il faut être constamment actif, rapide, efficace tout en faisant 1000 choses à la fois. Rendement et performance sont les maitres-mots. La qualité n’est pas nécessaire, il faut produire. En tant qu’être humain, notre santé physique et morale doit être prise en compte. C’est aussi cela qui nous permet de rendre un travail de qualité et d’être créatif. Se laissez envahir par cette dynamique, veut dire s’oublier et faire l’impasse sur notre existence, sur nous même. Il faut prendre le temps des choses. Arrêtez seulement quelques instants, peu importe quand. Et ressentez ce que vous faites, ressentez les sensations, les émotions. Reconnectez-vous à vous même. Vivez simplement l’instant qui se présente à vous.
L’hypercontrôle : avoir le contrôle permet de se sentir en sécurité, d’alléger les aléas et donc les risques, cela permet aussi de favoriser le rendement. En étant attentif à tout, rien ne peut nous échapper! A part nous même peut être… L’hypercontrôle entrave la possibilité d’être créatif, de se faire confiance mais il est également étroitement lié au perfectionnisme. De nos jours, il fait renvoyer une image de perfection sinon nous prenons le risque de ne pas obtenir de reconnaissance, d’être vu comme un mauvais employé, de ne pas mériter sa place… On peut facilement se couper de soi-même et oublier de lâcher prise de temps en temps pour respirer, se faire confiance, être libre.
1 – Attention à vos conditions de travail
Certains facteurs sont intrinsèquement liés à l’apparition du burn-out. C’est pour cela qu’il est important d’y être attentif.
Pour l’ensemble de ces points énumérés, il est essentiel de pouvoir les repérer et de trouver une alternative convenable à chacun.
L’échange est primordial! Ne restez pas avec vos difficultés, vos ressentis. Vous devez en échanger avec vos collèges, votre entourage, votre médecin traitant, votre psychologue, votre voisin…
Ce que vous ressentez est réel et doit être pris en compte.
2 – Identifiez ce qui est trop pour vous
Il est important de pouvoir identifier correctement les choses, les tâches, les personnes qui vous “consument”. Les éléments pour lesquels vous diriez que c’est usant pour vous au quotidien.
Pourquoi cela est important? Car c’est ce qui crée un sentiment de frustration et d’impuissance, de fatigue et d’épuisement. Je vous invite donc à les lister au fur et à mesure. Cette liste vous permettra de mettre des mots sur ce qui vous pèse, ce qui vous vide de votre énergie. Les voir écrits vous facilitera le travail de reconnaissance mais aussi d’acceptation de ce qu’il se passe en vous.
Une fois cette liste réalisée, identifiez ce que vous pouvez modifier. Vous serez ainsi à l’initiative d’un changement. Vous pointerez du doigt ce qui est trop (vos limites) et vous prendrez ainsi soin de vous en essayent de trouver une alternative convenable pour vous.
Attention tout de même, certaines ne peuvent être modifiées. Un travail autour de l’acceptation peut être nécessaire dans certains cas.
3 – Prendre soin de soi et se reconnecter à soi-même
Comme expliqué précédemment, le burn-out est un message de notre corps qui dit stop en utilisant la “force”. Nous n’avons pas d’autre choix que celui de nous arrêter.
Notre corps utilise ce canal, car nous n’avons pas prêté suffisamment attention aux différents signaux qu’il nous a précédemment envoyé. Le burn-out n’est pas une maladie, ni une fin en soi. Il faut accepter de travailler dessus et surtout en comprendre les raisons. Pour cela, il est nécessaire de se reconnecter à soi.
Plusieurs outils peuvent être utilisés. Toutefois, il est vivement conseillé d’être accompagné dans cette démarche. Même si le burn-out n’est pas un état définitif, cela peut prendre du temps, être douloureux voir violent. Afin de ne pas rester dans cet état, il est judicieux d’entamer une thérapie avec un professionnel qui sera vous guider dans cette démarche.
Voici quelques outils que je peux vous conseiller :
– Faites des choses qui vous font plaisir : cela peut paraitre évident, mais à force d’être dans une dynamique de rendement au travail on s’oublie. Il est donc important de retrouver le goût des choses, et surtout celles que nous aimons. Si vous ne savez plus ce qui vous fait envie, ce n’est pas grave. Faite une liste de activités que vous voulez tester, qui vous intriguent, des loisirs que vous souhaitiez commencer un jour… Une fois cette liste écrite, continuez de l’alimenter. Choisissez une activité et réalisez la. Mais surtout lâchez vous, prenez du plaisir.
– Posez vous les bonnes questions : même si cela est difficile a accepter, le burn-out est un état qui peut être bénéfique pour vous. Cela vous permet de vous interroger sur ce que vous vouez vraiment faire de votre vie. Est-ce-que votre travail vous plait vraiment? Est-ce-que vous êtes épanoui?… C’est le moment idéal pour vous poser toutes ces questions. Reconnectez vous à vos aspirations, vos rêves, vos envies…
– La méditation : cette pratique aide à reconnecter l’émotion et le corps. Elle favorise l’écoute de soi et permet de s’ancrer dans l’instant présent, ce qui est presque impossible lorsque l’on vit à 1000 à l’heure. Il existe pleins de podcast, applications… (par exemple Petit Bambou)
– L’exercice physique régulier : le fait de bouger régulièrement permet non seulement d’améliorer la santé globale, mais également de réduire le stress et l’anxiété. Prenez du temps pour vous, ne vous oubliez pas et profiter de la nature pour vous ancrer et vous reconnecter à vous même.
– L’auto-massage : masser doucement différentes parties du corps comme les mains ou les pieds, voir l’utilisation d’outils spécifiques comme des balles anti stress, peut contribuer à soulager les tensions musculaires.
Pour conclure
Le burn-out est un phénomène complexe et multifactoriel qui peut avoir des conséquences importantes sur la santé mentale et physique des individus.
Le traitement de première intention du burn-out implique souvent une période de repos permettant à l’individu concerné de s’octroyer du temps afin de se rétablir physiquement et mentalement.
Cependant, si vous ne parvenez pas à comprendre ce que vous vivez, à mettre en place des routines de bien-être ou que vous éprouvez un mal-être grandissant, ne restez pas seul ! Je vous invite à consulter un professionnel de santé mentale. Je vous reçoit sur mon cabinet de Morières-Lès-Avignon ou en téléconsultation.
L’arrivée d’une nouvelle année est souvent synonyme de bonne résolutions et de nouveaux départs. En…
Les chiffres parlent d'eux même, en France un couple sur trois se sépare et la…
"Winter is coming..." La dépression saisonnière, aussi appelé “Trouble affectif saisonnier (T.A.S.)”, est un trouble…
Une relation de couple se définit comme une union entre deux personnes partageant des émotions,…
Il est possible de définir le couple comme deux personnes unis ensemble par amour. Cette…
Vous avez déjà pensé à aller consulter un « psy », mais sans jamais franchir le cap.…